Plan Cancer 3 // Journée internationale du cancer de l'enfant // evapourlavie.com
Le 4 février dernier, François Hollande dévoilait le nouveau « plan cancer ». La prévention des causes déjà « connues » (le tabac et l'alcool) pour certains cancers adultes, le dépistage et l'après-cancer ont longuement été évoquées.
Malheureusement, pas un mot sur les cancers que l'on ne sait prévenir, ni sur les 500 enfants qui décèdent chaque année d'un cancer et n'ont donc, malheureusement, pas la « chance » de pouvoir vivre l'après-cancer.
A la veille de la journée internationale du cancer de l'enfant (samedi 15 février), l'association EVA POUR LA VIE, plus de 50 associations et 80 000 citoyens signataires de sa pétition lancent un APPEL COMMUN à François Hollande afin qu'une LOI soit étudiée pour GARANTIR le financement de la recherche dédiée aux cancers pédiatriques et améliorer les conditions de traitement des enfants atteints de cancers.
Le Président a initié son discours, à la Maison de la Mutualité, par une phrase encourageante : “la lutte contre le cancer doit aller au-delà des clivages politiques”. Il a ensuite insisté sur « l'importance de la lutte contre les inégalités face au cancer ».
François Hollande a brièvement parlé des enfants en évoquant uniquement des mesures pour ceux qui « s'en sortent » : la scolarité et l'après-cancer .
Si certains points peuvent aller dans la bonne direction, est-il normal, dans un plan de 150 pages :
– Qu'aucune mesure concrète ne soit prévue pour garantir un financement pérenne d'une recherche dédiée aux cancers pédiatriques qui, souvent, sont différents ou inexistants chez l'adulte ?
– Que les causes environnementales ne soient pas évoquées pour des enfants qui ne boivent pas et ne fument pas ? A ce jour, les études épidémiologiques concernant les cancers pédiatriques les plus mortels sont très rares, voire inexistantes.
– Que soit évoqué, dans une même phase, « l'individualisation des traitements » et « essais cliniques randomisés » (c'est-à-dire : des essais sur 2 groupes de patients, effectués suite à un « tirage au sort » entre plusieurs traitements et plusieurs patients *) en prenant donc le risque de ne pas apporter le traitement le plus approprié, chaque cas de cancer pédiatrique étant pour ainsi dire unique ? Sans compter le fait que d'autres voies thérapeutiques (notamment celles qui impliquent la chirurgie) méritent d'être développés …
• 500 enfants meurent chaque année en France d'un cancer.
C'est la 1ère cause de décès par maladie chez les enfants.
Pour la quasi-totalité de ces enfants (seuls 5% des cancers pédiatriques sont héréditaires) les causes sont largement méconnues, faute d'études épidémiologiques.
• 2% seulement des fonds anti-cancer sont alloués à la recherche sur les cancers pédiatriques.
• Les cancers pédiatriques nécessitant des traitements spécifiques n'ont quasiment pas connu d'amélioration de guérison en 30 ans, faute de recherche et d'intérêt pour les firmes pharmaceutiques, qui les considèrent comme « non rentables ».
C'est le cas des tumeurs cérébrales (2nd type de cancer chez les enfants). Seule la survie sur les cancers pouvant être soignés avec des traitements initialement développés « pour les adultes » a progressé durant cette période.
Nous pensons, effectivement, que la lutte contre le cancer de l'enfant n'est ni de droite, ni de gauche, et que toute mesure pouvant permettre de combattre efficacement ce fléau – qui concerne de plus en plus d'enfants – devrait être étudiée indépendamment des frontières partisanes.
Le député UDI Jean-Christophe Lagarde a déposé, en juin dernier, une proposition de loi ambitieuse, concernant le financement de la recherche sur les cancers pédiatriques. Le principe : instaurer une contribution minime (de 0,1%) – non répercutée sur le consommateur – sur le chiffre d'affaires des laboratoires pharmaceutiques, ce qui permettrait de mettre en place un fonds de plus de 45M€/an pour la recherche sur les cancers pédiatriques !
Cette proposition a été co-signée par plus de 120 députés. Aucun socialiste.
La raison invoquée – par écrit – par de nombreux députés PS, dont les noms de certains sont connus:
« nous ne pouvons pas co-signer de proposition de loi n'émanant pas de notre parti, car notre règlement interne nous l'INTERDIT ». Pourtant, plusieurs de ces mêmes députés ont ajouté que le contenu de cette proposition de loi était légitime et parfaitement cohérent.
Cet argument est profondément choquant, d'autant plus que, dans le passé, des députés PS ont su rejoindre des élus UMP sur d'autres sujets, par exemple, en co-signant en 2011 une proposition de loi relative à la maltraitance animale.
Les enfants – qui ne votent pas, et ne peuvent se faire entendre seuls – ont-ils si peu d'importance dans notre pays, y compris lorsqu'il s'agit d'une question de vie ou de mort ?
Le député Lagarde a déclaré, lors de la présentation de cette proposition en juin 2013, qu'il était prêt à « céder » cette proposition de loi à tout député socialiste qui souhaiterait s'emparer du sujet, si cela devait faciliter son examen et son vote à l'assemblée.
Nos yeux se tournent donc naturellement vers la majorité actuelle, qui doit faire passer l'intérêt des enfants avant toute autre considération.
Avec le plan cancer 3, les enfants sont, une fois de plus, les grands oubliés de la recherche. Ils ne bénéficient pas de la première lutte contre l'inégalité qui doit prévaloir : le droit de vivre, de guérir.
C'est pourquoi nous demandons à Mr Hollande de mobiliser son gouvernement afin qu'une LOI soit étudiée et débattue pour GARANTIR le financement d'un fond de recherche dédié aux cancers pédiatriques et améliorer les conditions de traitement des enfants atteints de cancers.
Nous lui rappelons sa promesse de campagne : « je ferai de la jeunesse ma priorité ».
Près de 80 000 personnes ont signé notre pétition & + de 50 associations ont co-signé notre appel adressé au Président François Hollande. Plus d'infos : www.evapourlavie.com