Tesla a récemment annoncé un investissement d’un milliard de dollars pour développer son superordinateur Dojo, destiné à traiter d’énormes quantités de données issues des vidéos collectées avec l’Autopilot et le Full Self-Driving des véhicules Tesla. L’objectif est d’accélérer le développement du logiciel de conduite entièrement autonome. Voici les principales avancées et ambitions de ce projet colossal.
Un superordinateur aux capacités impressionnantes
Le Dojo D1, présenté par Tesla comme ayant « la puissance de calcul d’un GPU avec la flexibilité d’un CPU », a été développé en interne sur une plateforme ASIC comprenant 50 milliards de transistors, tous fabriqués par TSMC sur un processus en 7 nm. Des racks et des armoires seront ajoutés au système jusqu’à ce que le cluster devienne l’un des cinq superordinateurs les plus performants du monde, objectif fixé pour début 2024.
En outre, Tesla espère atteindre un seuil de 100 exaflops d’ici la fin de l’année prochaine. Cela signifie que le Dojo pourrait devenir 100 fois plus puissant que le superordinateur actuellement en tête du classement mondial d’ici un peu plus d’un an.
Une course aux exaflops
- Il n’existe qu’un seul superordinateur au monde ayant réussi à dépasser la barre mythique de l’exaflop à l’heure actuelle : le Frontier de l’Oak Ridge National Laboratory, mis en service à l’été 2022.
- Plusieurs autres institutions prévoient également d’acquérir des machines superpuissantes capables de franchir le seuil de l’exaflop.
Défis techniques et logistiques immenses pour Tesla
Pour atteindre ses objectifs, l’équipe d’Elon Musk a déjà acquis un grand nombre de GPUs spécialisés dans le calcul haute performance. Il s’agit de cartes Nvidia A100, l’un des modèles de référence en HPC (High-Performance Computing) que l’on retrouve déjà dans de nombreux superordinateurs.
L’assemblage du superordinateur ayant enfin commencé, on peut en déduire que ce matériel a finalement atteint sa maturité, même si Tesla est resté extrêmement discret sur ses caractéristiques techniques.
Dojo au service du Full Self-Driving de Tesla
Le développement de la conduite entièrement autonome est un enjeu majeur pour Tesla, qui cherche à mettre au point une voiture capable de gérer la circulation, la signalisation, l’environnement et la navigation sans aucune intervention humaine. Ce défi nécessite une puissance de calcul phénoménale, bien au-delà de ce que peuvent offrir les ordinateurs traditionnels.
C’est dans ce contexte que le projet Dojo a été présenté en 2019. Selon la feuille de route prévisionnelle, cette machine devrait rapidement se hisser parmi les leaders mondiaux en matière de calcul haute performance. D’ici janvier 2024, Tesla espère que Dojo fera partie confortablement du top 5 mondial.
Un atout majeur pour l’avenir de Tesla
Morgan Stanley estime que le superordinateur Dojo pourrait donner à Tesla un avantage asymétrique et augmenter sa capitalisation boursière de près de 600 milliards de dollars, soit 76 %. L’analyste a également relevé son objectif de cours pour l’action Tesla sur 12 à 18 mois de 60 % à 400 $, ce qui donnerait au fabricant de véhicules électriques une capitalisation boursière d’environ 1,39 billion de dollars.
Possibilité de commercialiser le Full Self-Driving sous licence
Elon Musk a également déclaré lors de la présentation des résultats financiers de Tesla que la société était en pourparlers avec un important constructeur automobile en vue de commercialiser son logiciel d’aide à la conduite Full Self-Driving, toujours en version bêta. À ce jour, plus de 300 millions de miles ont été parcourus en utilisant la version bêta FSD.
Le développement du superordinateur Dojo et ses capacités extraordinaires pourraient offrir à Tesla un avantage considérable pour accélérer la transition vers la conduite entièrement autonome et asseoir sa position de leader dans le secteur des véhicules électriques.
