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mardi 23 avril 2024
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Le travail du cristal, se battre pour rester compétitif.

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Au tournant du siècle, riches de leurs savoir-faire traditionnels et de leur capacité d’adaptation, les manufactures lorraines tournent à plein régime. En 1900, Baccarat emploie 2400 ouvriers, Saint-Louis dépasse les 2000 employés, Vallérysthal les 1200 …

De nouveaux établissements sont fondés, tels celui, des frères Muller en 1899 ou la cristallerie Lorraine à Lemberg en 1925. Mais cet âge d’or ne tarde pas à montrer ses limites. Les lendemains sont difficiles, voire chaotiques pour certains, en particulier en raison du krach boursier de 1929 et des mouvements sociaux des années 1930. Soulignons malgré tout que la crise de 1929 a engendré la création de la cristallerie de Harztviller. Des verriers de Vallérysthal, limogés suite à une grève de quatorze semaines au cours de laquelle les passions s’étaient déchaînées, ont en effet décidé de poursuivre leur activité à quelques kilomètres de là et se sont unis pour créer une société coopérative de production.

Le second conflit mondiale marque une nouvelle période de rupture. Les destructions ayant été telles, la demande de verre utilitaire est particulièrement importante et urgente. Aussi la mécanisation qui a commencé à se développer avant la guerre, adaptant à la gobeleterie des systèmes mis au point dans le secteur de la bouteillerie, progresse de plus en plus rapidement. L’idée, produire plus vite, à moindre coût.

Cette concurrence acharnée conduit à la disparition de nombreuses entreprises ne sachant pas faire preuve de réactivité, et ce d’autant plus que les coûts de main d’oeuvre augmentent de façon constante. Clairey dépose le bilan en 1951. Meisenthal est contrainte de cesser définitivement ses activités le 31 décembre 1969. D’autres verreries s’unissent pour essayer de surmonter la crise. C’est ainsi que la Compagnie Française du Cristal est fondée en 1970, réunissant les verreries de Fains-les-Sources, de Bayel, de Vallérysthal, de Portieux, de Vannes-le-Châtel. Le choc pétrolier et la récession qui s’en suivra ne permettront guère à la situation de s’améliorer.

Si un temps, les industries de luxe connaissent un nouvel essor, profitant de la fameuse phase de croissance dite des Trente Glorieuse, à la fin des années 1980 et surtout au cours des années 1990, elles vont, elles aussi, être confrontées à de grandes difficultés, entre autres liées à l’évolution des habitudes d’achat dans le domaine des produits de luxe et au recul de la part représentée par les Arts de la Table dans les listes de mariages.

Comme par le passé, les entreprises doivent faire preuve d’adaptabilité pour rester compétitives et, avant tout, tenir compte des progrès techniques, même dans les secteurs conservant le label soufflé-bouche, fait-main. Toute la difficulté réside dans la nécessité de trouver un juste équilibre entre cette tendance à la mécanisation et la préservation du caractère artisanal, présenté comme gage de qualité. L’appartenance à de grands groupes assure une sécurité financière et permet des investissements qui ne pourraient être réalisés sans leur soutien. Ainsi Saint-Louis travaille sous l’égide du groupe Hermès, Lalique est associé à Pochet, spécialiste du flaconnage, Daum a été cédé en l’an 2000 par la Sagem à l’orfèvre Tétard 1860 associé à l’assureur Axa et au Crédit Agricole, tandis que Baccarat, dans le giron du groupe et de la famille Taittinger depuis plus de vingt ans, vient de passer sous pavillon Chinois.

Par ailleurs, la création se voit accorder une attention particulière. De plus en plus nombreuses sont les entreprises à faire appel à des artistes comme directeurs artistiques, ou plus ponctuellement, pour concevoir de nouvelles lignes. La question de la distribution est également une question majeure, que ce soit à l’étranger – la part du chiffre d’affaires à l’exportation est particulièrement importante, surtout pour les grosses entreprises. Des boutiques et des espaces dans les grands magasins sont aménagés, dont l’objectif est de toucher de nouvelles couches de consommateurs. On assiste ainsi à de véritable mises en scène destinées à transmettre une image, à faire rêver. En outre, à côté de la communication et du marketing traditionnels, une nouvelle voie est explorée : la valorisation patrimoniale et touristique.

La cristallerie Lalique exploite à merveille ces deux points. Riche d’une superbe musée accueillant plus de 50 000 visiteurs par an, les collections de prestige créées par René Lalique y sont exposées dans une scénographie à la fois sombre et contemporaine.

Pour déjeuner, rendez-vous à la Villa René Lalique, un hôtel restaurant auréolé de deux étoiles au Guide Michelin. La marque Lalique développe ainsi son côté lifestyle à travers ce show-room vivant. On y découvre les créations de la manufacture, mises en scène, dans un somptueux décors. La valorisation patrimoniale est forte, l’hôtel n’est autre que l’ancienne demeure de René Lalique, construite en 1920, soit une année avant l’ouverture de l’usine à Wingen-sur-Moder.

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