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mardi 23 avril 2024
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Syndrome de Diogène : une pathologie terriblement méconnue

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Le syndrome de Diogène est identifié pour la première fois en 1975 par deux psychogériatres anglais, Clark et Makikar. Les deux praticiens observent chez certains de leurs patients une manie d’accumulation compulsive d’objets en tous genres (syllogomanie).

Ils nomment alors ce comportement « syndrome de Diogène » en référence au célèbre philosophe grec. Connu pour son excentricité et son regard critique sur la société, Diogène menait une vie ascétique, seul dans un tonneau, rejetant les biens matériels qu’il considérait comme superflus. Pour autant, le syndrome qui porte aujourd’hui son nom se caractérise par des symptômes plus complexes.

Un rapport particulier aux objets, au corps et à autrui

Trois caractéristiques typiques ont été relevées chez les personnes concernées par ce trouble. Le signe le plus courant est donc l’accumulation compulsive d’objets divers. D’après une étude menée par cinq chercheurs, sous la direction de la psychogériatre Laurence Hugonot-Diener de l’hôpital Broca de Paris-Sud, pas moins de 9 personnes sur 10 diagnostiquées « Diogène » présenteraient ce symptôme. Très fréquemment, on observe aussi une négligence de soi, un manque d’hygiène corporelle. Le troisième symptôme, quant à lui, est une vie sociale très réduite, voire une absence totale de lien avec l’extérieur.

Ces trois symptômes peuvent néanmoins varier de manière opposée. Certaines personnes « Diogène » vivront, à l’inverse, dans le dénuement le plus total, tel le philosophe grec lui-même. D’autres présenteront, en lieu et place d’un manque de propreté, des manies d’attention excessive à l’égard de leur chevelure (toutefois très excentriques, en règle générale). D’autres encore manifesteront un besoin de contacts avec autrui et non un isolement social. Mais ces attitudes « inverses » sont plus rares. Il convient également de préciser que toutes les personnes « Diogène » ne cumulent pas les trois caractéristiques à la fois.

Le syndrome de Diogène peut concerner à peu près n’importe quelle catégorie de personnes. Il n’y a pas de profil type. Aucune corrélation n’a été établie avec un âge, un sexe ou une situation géographique particuliers. Concernant les maladies associées, il a cependant été établi qu’un lien existait dans près de la moitié des cas (environ 54 %), selon l’étude menée par Laurence Hugonot-Diener et son équipe de chercheurs. Auquel cas, le syndrome de Diogène s’accompagne soit d’un trouble psychotique comme la schizophrénie, soit d’une forme de démence comme celle dite « fronto-temporale ».

Assurer une prise en charge pour les personnes atteintes de ce trouble

Une personne souffrant du syndrome de Diogène ne représente pas nécessairement un danger pour elle-même ou pour autrui. Ce mode de vie est susceptible d’entraîner diverses complications. Tout d’abord, un risque sanitaire évident lié au manque d’hygiène : prolifération de bactéries ou d’espèces invasives comme les blattes. Ensuite, un risque d’incendie favorisé par l’accumulation d’objets au sol ; un risque de dégât des eaux lié à des fuites non-réparées…

Entamer un accompagnement médico-psychologique n’est pas nécessairement évident. Car une autre caractéristique que présentent les personnes atteintes de ce trouble et une absence de demande d’aide. Un paradoxe certain, au vu de l’ampleur des conséquences de ce syndrome. De plus, font montre de déni et avancent des explications rationnelles pour justifier leur mode de vie. Il n’est donc pas toujours aisé d’établir un diagnostic. Ce sont généralement des plaintes émises par le voisinage auprès des autorités qui tireront la sonnette d’alarme (nuisance olfactive, présence de nuisibles, début d’incendie, etc.).

Idéalement, procéder à un examen du domicile de la personne concernée est un moyen sûr pour identifier le trouble. Ensuite, il convient de créer un lien de confiance pour pouvoir démarrer un suivi psychologique. Les « Diogènes » sont des personnalités sensibles, apeurés à l’idée que l’on cherche à les priver de leur mode de vie. Celui-ci fait office, comme bon nombre de troubles, de cocon qui les rassure. La guérison doit alors se faire pas à pas.

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